Épisode neigeux vu par Louloute

Au grand dam de ma Dame de compagnie, la Normandie ne voit pas souvent la neige. Ce qu’ELLE aime c’est une neige en flocons abondants, appliquée, obstinée, qui chute en moelleux et qui crisse sous les pas. Votre Louloute, quant à elle, pense que les quelques millimètres de ce mois de janvier 2023 sont amplement suffisants pour ses patinettes.

Certes, je m’exerce à quelques pas de danse…(voire glissade…)

… je fais également une visite rapide du jardin.

Je remarque que les petits oiseaux sont moins réactifs, et je l’avoue, ça me divertit…

En revanche, je n’aime pas le contact du froid humide sur mes pattes…

Pour conclure ce moment ouatiné, je préfère le cocooning de la maison.

Celle qui ne craint pas ce manteau blanc, c’est Minouchette.

Elle vit dans nos dépendances, pour elle, la liberté c’est sacré. Néanmoins elle aime les pâtées et les caresses qu’ELLE lui prodigue depuis maintenant 9 ans… (je suis jalouse).

J’ai feuilleté SES albums-photos, en 2018 (je n’étais pas encore avec là et Flanel vivait avec ELLE ), la neige était tombée en abondance,  voyons les souvenirs…

– Dans notre jardin :

– Dans la campagne :

– Dans un parc :

A la semaine prochaine. Nous retournerons à Paris. D’ici là, prenez bien soin de vous.

En souvenir de Flanel (qui appréciait très modestement le givre et la neige…)

NOËL au HARAS du PIN

Toujours dans l’Orne, tout au Sud de la Normandie, Elles sont allées, cette année, plusieurs fois au Haras du Pin. Voici leur tout dernier passage au « Versailles du cheval ».

Le Haras national du Pin est une institution désirée par Louis XIV (il voulait un endroit favorable à la reproduction des chevaux).

L’ambiance marché de Noël – vin chaud leur a plu…

Chacun des nombreux box servait d’écrin aux divers artisans.

J’ajoute qu’Elles possèdent tant d’objets qu’il serait bon de s’abstenir de collectionner… Je dis ça

Elles ont apprécié également la promenade dans le parc, quelques essences encore aux couleurs d’automne…

Puis tours de calèche…

Incursion vers différents attelages…

Et enfin le clou de l’après-midi, un spectacle féerique pour petits et grands…  Korrigans, fées… « Le Mystère du Triskell » leur a permis la découverte de légendes bretonnes, avec le plaisir de voir évoluer de beaux chevaux.

La Compagnie L’art est Cabré assure de beaux numéros de voltige.

Je vous laisse découvrir des instants de douceur et de charme (les photos ne sont pas toujours à la mesure de Ses attentes, il faisait sombre et le spectacle toujours en mouvement…)

Au moment du salut, les applaudissements venaient ovationner costumes, chants, voltige et théâtre.

Votre Louloute vous dit …. à l’année prochaine… 1er janvier 2023 !

En souvenir de Flanel.

Le château de CARROUGES (Orne, Normandie) 1ère partie

Dans leur série visitons des châteaux, voici celui de CARROUGES, habité pendant 450 ans par la même famille et ce jusqu’en 1936.

Belle découverte de ce château tout en couleur !

L’entrée est annoncée par un élégant châtelet qui fut commandité au XVIe par Jean Leveneur, évêque-comte de Lisieux.

Ce châtelet a fière silhouette cantonné de quatre tourelles coiffé de hauts toits très pentus.

Il garde l’entrée du domaine avec des fenêtres dont le décor est sculpté.

Juste après, apparaît la grande demeure seigneuriale dans toute sa majesté et son élégance.

C’est une demeure prestigieuse tout en brique, matière première, qui, dès le XIVe siècle se trouvait sur place. (La brique c’est de l’argile qu’on met à pourrir l’hiver. Après vient le moulage et la cuisson en meules avec du charbon de bois. Les teintes varient suivant la température du foyer et les conditions de cuisson, elles vont ainsi du rose au noir profond).

Entouré de douves, profitons d’une vue romantique du château.

Le long des douves, se dévoile la grandeur du château avec 300 mètres de façades..

Sa couverture, toute d’ardoise représente environ un hectare.

On découvre les tours du donjon avec leurs mâchicoulis. Le donjon c’est le témoignage d’un château fort du 14e, place forte de la Guerre de Cent Ans.

A partir de la Renaissance les briques noires habillent la brique rouge et agrémentent les façades.

Cette mode, en Normandie, a pris naissance à Carrouges avec le Châtelet.

Admirons les grilles. Ce coin de Normandie possédait des forges avec haut-fourneau, affinerie, fenderie… Le minerai devenait fonte, on produisait des gueuses (barre de fonte brute) pour fabriquer du fer qui était travaillé après par les ferronniers, cloutiers, etc… La forge de Carrouges a cessé son activité en 1854.

Les jardins : en 1989 une restauration sur des plans de 1711 a été entreprise. Hélas cette année la sécheresse est passée par là ici aussi.

De l’extérieur on aperçoit les fenêtres des grands appartements que l’on découvrira la semaine prochaine.

Votre Louloute vous souhaite une bonne semaine.

En mémoire de Flanel.

Prenez bien soin de vous et à vendredi prochain.

Sur les pas de PROUST en NORMANDIE

Dans Impressions de route en automobile, Marcel Proust décrit quelques endroits normands. Bien calfeutré dans sa voiture, il sillonnait les route. En Normandie, sa santé s’améliorait et il pouvait vivre ‘normalement’. En particulier le très beau temps de l’été 1907 soulage son asthme, prenons deux de ses étapes.

A  Lisieux, avec son taxi-chauffeur, Proust marche sur les pas de Ruskin,

Il veut revoir les détails de la cathédrale décrits par Ruskin.

(Son chauffeur, Alfred Agostinelli, que Proust surnomme ‘l’ingénieur’ a joué un rôle décisif dans la vie de Marcel).

– A Pont-Audemer, il aimait admirer les verrières de l’église Saint-Ouen située dans la rue principale. C’est un témoignage du flamboyant normand.

Les vitraux exceptionnellement bien conservés comptent parmi les richesses du département de l’Eure. (Certaines verrières sont des années 1950 signées Max Ingrand).

Témoignage de l’art du vitrail de la Renaissance, prenons par exemple la verrière Saint Nicolas réalisée vers 1556. Elle comporte 4 lancettes en plein cintre et un tympan de 7 ajouts et 8 écoinçons.

Imposante (et pourtant inachevée), l’église Saint Ouen réunit plusieurs styles, flamboyant normand, gothique et Renaissance. Commençons par la nef de sept travées avec une imposante ligne de piliers.

Les chapelles latérales sont de style gothique…

…admirons les détails tout en dentelles de la pierre taillée.

Le chœur, lui, est de style roman.

Appuyé sur des piliers en bois et au-dessus de l’entrée principale, l’orgue. Son l’origine remonte sans doute à la Renaissance.

Il possède un magnifique buffet en chêne richement sculpté.( XVIe).

Dans le département de l’Eure, Pont-Audemer est surnommée la Venise Normande.

Elles en ont profité pour faire une balade touristique et culturelle à travers les multiples venelles, ruisseaux et ruelles.

C’est une ancienne cité de tanneurs…

… avec entr’autres le travail de rivière, le séchage, le corroyage et le finissage.

En 1829, un sellier-harnacheur se présente chez Plummer riche tanneur-corroyeur à Pont-Audemer. C’est Thierry Hermès.

Le centre ville est typique du Moyen-Age.

Il garde de jolies maisons à colombages

Anciens séchoirs à peaux, hôtels particuliers, Pont-Audemer vit les pieds dans l’eau.

Elles n’ont pas manqué de goûter la spécialité pâtissière de la patrie de Gaston Lenôtre, le mirliton.

Petit plus

  • Le questionnaire de Proust.

Votre Louloute, qui, à l’instar de Proust, se couche de bonne heure, vous souhaite une bonne semaine.

En souvenir de Flanel.

BONHEUR

Toujours en mode vacances, option bonheur, je profite de la famille qui profite du jardin…

Entre deux, ELLE fait quelques balades, dans la campagne normande (manoir de Coupesarte)

SES moments de petits bonheurs… à Deauville… les pieds dans l’eau…

… ou sur le sable…

… ou en ville…

Petit détail (qui a son importance), elle m’apprend à voyager … J’ai eu des compliments sur ma sagesse, puis-je déduire qu’il y aura une suite ?…

Pendant que les nuages normands lui évoquent le Cervin…

… moi « sous l’olivier » je réfléchis au billet de la semaine prochaine.

Prenez soin de vous et bonne semaine.

En souvenir de Flanel.

Mémorial de MONTORMEL (près d’Argentan)

(Toujours dans le département de l’Orne), Le Mémorial de Montormel…

… est situé à l’emplacement où l’armée allemande céda face aux alliés le 21 août 1944. (Sa « vieille mémoire » se souvient avoir assisté à la commémoration de 1966).

ELLE marche dans les souvenirs… avec un regard panoramique, sur le couloir de la mort.

Après le débarquement du 6 juin 1944, la bataille de Normandie prend fin le 22 août 1944 avec l’enfer de la « Poche de Falaise-Chambois ».

C’est là que capitula la puissante machine de guerre allemande entre le 18 et le 22 août 1944. Cinq nations alliées venaient de vaincre un ennemi commun dans cet épisode stratégique.

C’est la division blindée du général Maczek qui est ici engagée et cette unité polonaise paiera un lourd tribut humain.

Le général S. Maczek (1892-1994), fut mobilisé dans l’armé austro-hongroise lors de la 1ère guerre mondiale. Il crée en février 1942  la Première Division Blindée polonaise (16000 hommes et 380 blindés), celle-ci débarque en Normandie fin juillet 1944.

Le Char Sherman sera baptisé Maczek en l’honneur du Général.

Sur le flanc de la butte de Montormel, près du Mémorial, par un chemin bucolique, elles arrivent à la petite Chapelle de Coudehard.

Sur ce chemin, l’Arbre de la LIBERTẺ.

Il a été inauguré le 2 juin 2014

Conçus par Hervé Mazelin et réalisés par des jeunes lycéens et apprentis, trois arbres ont été plantés (à Montormel, à Ouistreham et Utah Beach à l’occasion du 70è anniversaire du Débarquement).

Ce sont 70 voix de la liberté sur 70 feuilles en métal représentent les 70 témoignages de vétérans de la Guerre..

Ils témoignent de la transmission de la mémoire en rappelant la lutte pour la LIBERTẺ.

Après ce moment, d’un ressenti fort et émouvant, elles sont allés dans la belle campagne normande où les pommiers fleuraient bon la nouvelle saison.

… Et moi sagement, à leur retour, je les écoutais me raconter leur journée…

En souvenir de Flanel.

A la semaine prochaine. 🌺 🐈 ♥️ 🌺 🐈 ♥️ 🌺 🐈 ♥️ 🌺 🐈 ♥️ 🌺 🐈 ♥️

ARGENTAN, musée FERNAND LEGER

Dans l’Orne, au Sud de la Normandie, à Argentan, ville d’enfance de Fernand Léger, et acquise par la ville en 1990, sa maison est devenue le musée Fernand Léger et André Mare.

Complices dans la vie depuis leur enfance à Argentan, André Mare (1885-1932), peintre, est également architecte d’intérieur et décorateur.

André Mare, carnets de guerre 1914-1918 (carte postale Ass. A. Mare)

Parlons d’abord de Fernand, peintre, sculpteur et précurseur du mouvement cubiste il est né 1881. Fils de propriétaires terriens, au décès (prématuré) de son père, il arrive avec sa mère à Argentan en 1884. (Elle y vécut jusqu’à son décès en 1922). Le musée reprend sur ses murs la fresque des Constructeurs, une historique de la vie de Fernand et quelques oeuvres.

Les constructeurs, état définitif, est une œuvre monumentale en hommage à la classe ouvrière et à la période de reconstruction des années 1950.

Mobilisé le 1er août 1944, Fernand Léger dessine son quotidien.

Pendant la seconde guerre mondiale, Fernand Léger s’exile aux Etats-Unis.

Déclinés de bien des façons et célèbres, les Tournesols, ici, gouache de 1950, a été offerte par Nadia Léger à la ville d’Argentan.

André Mare, (qu’ELLE découvre en détails pendant cette visite) est de quatre ans le cadet de Fernand, Ils fréquentent la même école. Ils ont 7 et 11 ans. Se noue alors une amitié personnelle et artistique. Ils s’installent tous les deux à Paris. André Mare expose pour la première fois en 1910 au Salon d’Automne..

L’atelier 1905

La robe de bal, 1905

Vers 1910, André Mare réalise « Le millénaire de la Normandie », voici la maquette pour l’ouvrage :

Pensez-vous que votre Louloute aurait pu lui servir de modèle ?

(coiffe normande, Pays d’Auge, environs Livarot).

Mobilisé le 2 août 1914, André Mare sera très marqué par la guerre, il tiendra « des carnets de guerre »

Le 12 mars 1917, il est blessé par balle, il l’appellera « la belle blessure » 

Dans les années 1920, André Mare, le décorateur, fonde avec le peintre-architecte Louis Süe la Compagnie des Arts Français. Les arts de la table y sont très présents. Cette compagnie sera rachetée en 1927 par les Galeries Lafayette.

La pipe en bois sur le pot à tabac a appartenu à André Mare

Chaise, (assise en soie).

Voici quelques-une de ses œuvres d’après-guerre :

Les Chevaux, 1921

Diane au cheval blanc, 1925

le manoir en ruines, 1932

Malade, il revient plus souvent en Normandie, il s’éteint à l’âge de 47 ans.

La meule (dernière œuvre inachevée, 1932)

En souvenir de Flanel.

A vendredi prochain, bonne semaine. ☺️ 🐈

DEAUVILLE, les Franciscaines, exposition (2)

André Hambourg, 2nde partie

Je feuillette à nouveau son beau livre et je termine ainsi l’exposition dédiée à André Hambourg qu’ELLE me dit avoir beaucoup aimé.

Peintre officiel de la Marine en 1952, il a beaucoup voyagé.  

     Quatre destinations préférées se dessinent à travers ses tableaux :

– Venise,

Le soir à Venise, vu du Gabrielli, 1960

Grand Canal et la Salute à Venise, 1960

la nuit à Venise, 1959

– Jérusalem,

février 1970     

Jérusalem 1971

  le mur le soir, 1971

– Abidjan

le grand marché d’Abidjan, 1971

– New-York

le matin, la neige sur Grand Army Plaza

Il peint en toutes saisons avec les effets changeants des lumières. N’oublions pas les couleurs du Sud,

Sous la tonnelle, près de Mougins, Provence, 1956

vin de Mougins, 1957

En 1962, il s’installe en Normandie, à La Thillaye, entre Honfleur et Deauville, avec sa femme Nicole.

soirée rose sur la plage à Trouville.

à la Thillaye en hiver, 1988

Il avait sa Cabine sur les planches, elles n’ont manqué d’y faire un tour.

Tout au long de sa vie, actif, toujours en possession de son carnet et de ses crayons, il aimait y consigner le soleil, les ciels et la mer aux couleurs si changeantes.

à la galerie Fabre Bénézit, 1930

Pour ses 90 ans André Hambourg voyage une nouvelle fois à Venise. Il séjourne à nouveau au Gabrielli, il peint là de nombreuses toiles de la lagune.

Le petit + : comme elle adore Venise, j’ajoute les souvenirs de Flanel en Italie…

Saint Marc aux différentes heures de la journée.

La lagune,

Comment votre Louloute imagine Flanel avec ELLE à Venise…

Homme curieux, raffiné, simple, d’une grande richesse intérieure, avec beaucoup d’humanité, aimant la perfection, André Hambourg est décédé à Paris le 4 décembre 1999 et enterré sur les hauteurs de Honfleur en Normandie.

Elles ont terminé leur journée par une petite marche sur le sable…

… toujours à Deauville, voici un coucher de soleil normand…

Je vous souhaite une bonne semaine,

A bientôt…

NORMANDIE : le Pont-l’évêque

Pendant trois semaines, on va se promener dans ma Normandie natale.

IMG_0889.jpgPour thème, des billets consacrés à trois fromages augerons qui n’ont plus besoin d’être présentés. Un petit tour dans leur ville ou village d’origine s’impose.

IMG_1082-1.jpgPremier billet : le pont-l’êveque : d’origine monastique, de forme carrée, il possède une A.O.C. depuis 1972 et une A.O.P. depuis 1996.

IMG_1090.jpgLe lait est issu de vaches de race normande qui doivent paître l’herbe des pâturages l’été et manger du foin l’hiver.

IMG_1217.JPGLa vache normande, suivant sa couleur, sera dite « caille » (fond blanc parsemé de taches de couleur), ou « blonde » (presque tout le corps est recouvert d’une grande tache blonde avec le ventre blanc) ou encore « bringée » (une grande tache foncée et le ventre blanc). Leurs yeux sont cerclés de lunettes.

Le pont-l’évêque nécessite 3,5 litres de lait et 4 semaines de fabrication. Il présente une croûte de couleur crème marbrée (avec quelques reflets rouge-orangé). Il est fabriqué dans plusieurs endroits et chacun nous donne une saveur moelleuse et ronde dégageant des nuances d’herbe et de foin, voire de noisette…

Visitons la ville de Pont-l’Evêque qui doit sa réputation à son fromage. Située au Nord du Pays d’Auge dans le Calvados, à 10 minutes de la Côte fleurie, c’est une cité joliment fleurie avec des quartiers agréables au passé riche, au confluent de trois rivières : la Touques, la Calonne et l’Yvie

IMG_9090.jpgLe quartier de Vaucelles avec des maisons à colombages colorés, ainsi que l’ancien couvent des Dominicaines, en pan de bois des 16è et 17é siècles, s’avère un endroit typique et charmant.

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IMG_9106.jpgNous découvrons « La joyeuse prison » , édifice du XIXè siècle, (fermée en 1953). Elle a un aspect polychrome mêlant différents matériaux (silex noir, pierre blanche, brique rouge).

IMG_9100.jpgElle doit son surnom à des « drôles d’évènements » survenus dans les années 1950. Le gardien-chef souhaitait être aimé de ses détenus…(Les prisonniers recevaient leurs épouses, faisaient des gueuletons, s’auto-délivraient des certificats de bonne conduite, allaient au café d’en face, bricolaient les alarmes…).

Ces « belles habitudes » furent découvertes en 1951 après l’arrestation de René la Canne, qui était écroué à Pont-l’évêque depuis 1949… L’histoire a été contée dans un film de 1956 «La joyeuse prison» avec Darry Cowl et Michel Simon.

Sur notre parcours se tient une sculpture bien élégante à l’œil.

IMG_9093.jpgNos pas se dirigent ensuite vers l’église Saint-Michel, imposante construction en pierre de Caen, de style gothique flamboyant.

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IMG_9119.jpgSa construction dans un écrin de verdure lui avait valu le surnom de «cathédrale des herbages » par le Dr Jean Bureau (1895-1988)

IMG_9085.jpgIl y avait depuis le XVè siècle de très belles verrières  dont parle Gustave Flaubert dans « un coeur simple »…

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IMG_9140.jpgLes vitraux, pulvérisés pendant le bombardement d’août 1944, ont été remplacés en 1965 par des créations de François Chapuis

IMG_9122.jpgUn grand tableau de Jules Grün représentant la sortie de la messe au Breuil-en-Auge se trouve dans la tour de l’église.

IMG_9130.jpgAprès cette sympathique visite, nous avons terminé notre balade par une bonne dégustation… de pont-l’évêque…

La semaine prochaine nous progresserons vers le Sud, destination Livarot.

 

 

 

Ma Normandie

Tapez « Hashtag beau matou » et instantanément vous me voyez prêt à vous écrire ma vie !
Comme vous l’avez compris, je réside en Normandie, à deux pas de la mer et en un saut de puce (si je puis dire) je suis sur les planches à Deauville !
Ah les planches ! Quand j’étais petit ma maîtresse me portait dans un sac en bandoulière sur son épaule, et, tout près d’elle, le nez au vent, je respirais l’air marin et j’admirais la grande plage de sable fin.

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Maintenant que je suis « un grand » je voyage dans mon véhicule de transport personnel et là, prélassé dans ma « cabine » je scrute les badauds et nous arpentons ces célèbres planches créées en 1923 en bois d’azobé et mesurant pratiquement 635m. Elles permettaient alors aux belles dames de profiter du bord de mer sans salir leurs élégantes toilettes. Elles sont célèbres, aussi célèbres que le promenade des Anglais à Nice (où je me suis également promené).
Sur ces planches, ma halte préférée est au Bar du soleil à l’heure du soleil couchant. C’est un moment à part, où l’horizon se teinte de couleurs dignes de la palette des peintres, Ma maîtresse et ses amies aiment y flâner, et j’adore les accompagner ! Pendant qu’elles dégustent  leurs cocktails, je vous présente ses deux amies,  comparses de nos voyages comme de nos courtes escapades : l’une est brune et possède un chien, (en fait la chienne noire dont je vous ai déjà parlé) et l’autre amie est blonde et partage sa vie avec un chat très digne et élégant, c’est un Sacré de Birmanie. Tantôt l’une, tantôt l’autre, ce sont alternativement mes compagnons de voyage.
Rentrons à la maison.
L’automne se passe, puis vient l’hiver, bien au calme et au chaud près de la cheminée (les flammes me fascinent), et enfin, arrive mon moment préféré : le printemps.

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Dès le mois d’avril, du seuil de la porte je retrouve avec plaisir toute la vue sur notre jardin. Je sais tout ce qui se passe dehors grâce à mes comparses d’aujourd’hui.
Petites précisions sur mes nouveaux compagnons félins. Pendant l’hiver 2014, par la fenêtre, j’ai vu errer deux chats, l’un roux et l’autre spotted-tabby, qui visiblement recherchaient nourriture et chaleur.
Connaissant ma maîtresse, je savais que je n’allais pas tarder à faire leur connaissance de plus près.
Effectivement ; mais il a fallu faire un bon travail d’approche car, tous les deux, étaient quasi sauvages.

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Avec de la patience et des croquettes appétissantes, l’un, puis l’autre se sont laissé caresser.
Après il y a eu l’apprentissage d’un toit bienfaiteur sans angoisses.

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Voici, maintenant que je les connais bien, quelques détails sur leur vie d’avant.
Le « Roux » a été baptisé Zadig par ma maîtresse. Quand il est arrivé, boitant, le visage griffé et en lambeaux, il a fallu commencer par « réparer le chat ». Nous avons soupçonné que son chemin n’avait pas été facile. Et son côté malchanceux lui a valu son prénom.
Nous appelons la spotted-tabby, fine et élancée, Sissi. C’est notre petit clin d’œil au souvenir de notre Impératrice autrichienne si gracieuse et si éprise de liberté.
Sissi est une jolie minette qui n’est pas commode. Sa vie de sauvageonne  lui a appris à être constamment sur ses gardes et elle en garde quelques réflexes.
Maintenant, Zadig et Sissi sont devenus deux chats câlins qui aiment squatter mes endroits douillets et je dois reconnaître que ça ne me plait pas toujours. Je ne suis pas d’un naturel jaloux, j’essaie de partager en bonne harmonie. J’en profite pour qu’ils me racontent leur dure survie de chats abandonnés. J’en apprends des choses.

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Par exemple, Zadig avait été offert à une famille, qui, dès son plus jeune âge l’a mis dehors si souvent, qu’un jour du mois de mai, attiré par l’aventure, il n’est pas retourné devant la porte si souvent close. Il a quitté son domicile pour suivre des minettes. Là, sa vie s’est vite compliquée, il lui a fallu être très débrouillard. Le hasard de ses pérégrinations l’a conduit dans mon quartier où un vieux matou très grincheux et pas commode fait régner une loi sans merci. Il s’en est suivi les belles balafres ! J’ai assisté, dans mon jardin, à une bagarre entre les deux greffiers, où complètement enroulés, toutes griffes et dents dehors, ils sont allés jusqu’à l’épuisement du plus jeune ! D’où la récupération par ma maîtresse d’un individu poilu à qui il manquait beaucoup de poils !
En résumé, Zadig a bon caractère, il est sympathique, crédule et jamais découragé.
Pour Sissi, je la connaissais de longue date dans le jardin. Elle est née dans nos dépendances mais dès toute petite elle était très sauvage. Il en a fallu du temps pour qu’elle se décide à nous faire confiance. Elle m’a avoué depuis ne pas le regretter, d’ailleurs maintenant, elle fréquente assidûment les canapés et les édredons obèses dans ma maison.

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Ces deux là sont donc maintenant bien installés « at home » !
Ma maîtresse m’a fait adopter une phrase de Saint Exupéry. « Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé », ainsi je veille sur eux et nous trois, félins, nous veillons sur ma maîtresse avec beaucoup d’amour et de ronrons.
Moi, je l’enveloppe d’une tendresse discrète, je dois dire que sa sollicitude m’est essentielle, et, mes concitoyens, eux, la chouchoutent de leur mieux avec reconnaissance.
Leurs présences, je dois l’avouer, a un peu changé notre rythme, avant leur arrivée, on vivait elle et moi, nimbés de silence, on avait l’habitude de respirer tranquillement côte à côte. Mon caractère s’accommodait bien de ce duo reposant. J’aime le calme, la tranquillité, mais depuis l’arrivée de ces deux énergumènes mes objets aux vertus apaisantes ont été un peu bousculés et quelquefois ça me froisse. D’ailleurs je peux reprendre à mon compte une phrase de Guy de Maupassant « les chats, c’est comme le papier, ça se froisse vite ». Vous l’aurez compris je veux bien partager mais il faut me laisser une paix royale pour que mon humeur reste chattissime.
Quand le rush de l’été a quitté nos côtes normandes, nous partons vers la Côte Fleurie. En plus de Deauville, j’ai deux endroits privilégiés : Honfleur et Cabourg.

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Par exemple à Honfleur j’adore l’église Sainte Catherine. C’est la plus grande église de France construite en bois avec un clocher séparé. Quand on lève les yeux sa charpente nous évoque la coque d’un bateau renversé.
En quittant cette église dédiée à Sainte Catherine d’Alexandrie on se dirige vers le vieux bassin. Les maisons qui le bordent sont du XVIIe et XVIIIe siècles, elles sont  hautes et étroites et leur reflet dans l’eau en fait un lieu prisé des peintres. Parmi les plus célèbres qui ont aimé et fréquenté Honfleur il y eut Courbet, Boudin, Monet… C’est un endroit plein de charme que l’on aime photographier et je dois dire que le doux clapotis de l’eau sur les coques des bateaux me berce agréablement.
A Cabourg , ma petite Madeleine, à moi, c’est de somnoler tranquillement, promené par ma maîtresse, longeant la promenade Proust. Pendant qu’elle part à la recherche du temps perdu je suis agréablement bercé par le doux bruit de la mer.

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À l’automne nous aimons aller au Mont Saint Michel. Parmi nos visites là-bas, ma favorite a été celle qui a duré plusieurs jours et qui nous a permis de dormir sur le Rocher. Dès la tombée de la nuit, on profite des derniers rayons de soleil et de la lumière qui décline sur toute la baie. Les ruelles vidées de leurs visiteurs et des pèlerins, nous avons l’impression que le Mont nous appartient, et c’est dans ce calme quasi religieux qu’on apprécie réellement l’atmosphère de la « Merveille ». Après une longue flânerie nous pouvons aller nous coucher et rêver, bercés par le clapotement des vagues et veillés par l’Archange Saint Michel.

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En s’enfonçant dans les terres de jolis villages normands et classés nous attendent.
Par exemple Beuvron-en-Auge, c’est un village très fleuri et typique de la Normandie avec ses maisons à colombages, son vieux manoir du XVI, ses jolies boutiques pleines de produits du terroir.

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Faisons aussi une halte à Saint Cénéri-le-Gerei. C’est un village classé, niché dans un méandre de la Sarthe au cœur des Alpes mancelles. J’ai pu y admirer son église romane du XVè avec de superbes fresques, son bien beau pont de pierre et j’ajoute que mon petit moment de bonheur c’est folâtrer dans la prairie avant de découvrir la sobre et harmonieuse Chapelle dédiée à Saint Cénéri. Ce village de caractère me charme et me permet de passer à Alençon, ville où j’ai des attaches particulières et là nous visitons la Basilique et la maison natale de Sainte Thérèse sans parler du beau musée de la dentelle.

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Je ne vais pas arriver à vous énumérer toutes nos balades dans la campagne normande. Toujours, ici et là nous faisons de nouvelles découvertes mais c’est avec plaisir que nous rejoignons notre chacunière.
Chez nous, donc, quand arrive le printemps je suis impatient. Au début du mois d’avril je prends mon poste d’observation sur le seuil de la porte et je guette celles qui ravissent mon cœur et mes yeux. Je veux parler des hirondelles ! Quand elles arrivent avec leurs froufrous d’ailes et leurs gazouillis si particuliers je suis heureux.

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Dès leur arrivée commence l’incessant ballet vers leur nid où elles reviennent chaque année avec tant de régularité.
Quand je suis à la fenêtre du troisième étage, je suis tout près d’elles perchées sur la gouttière. Là, dans leurs chants mélodieux elles me racontent leur retour vers nous. Elles viennent de faire une traversée de plus de 6000 kilomètres. Je suis tout attendri. Vingt petites grammes de plumes capables de franchir le Sahara et la Méditerranée. Quelle leçon de courage !
L’hirondelle rustique qui niche dans notre cellier porte bien son nom. Je les admire, si vives, si gaies.
Je vais vous conter une histoire qu’elles m’ont rapportée et qu’elles se transmettent de génération en génération.
L’événement s’est passé en 1913 et en Savoie. Exactement au Monastère du Grand Saint Bernard. Une nuée d’hirondelles venant du Nord, surprise par un froid inattendu et une neige qui tombait à gros flocons, se dirigeaient vers l’hospice, transies et miséreuses. Les bons moines comprirent le désespoir de la situation et ouvrirent grand les portes et les fenêtres. Elles se sont engouffrées au chaud et réconfortées par une nuit à l’abri, le temps remis au beau, elles ont pu, ragaillardies, au matin, reprendre leur envol vers le midi.
Quelle merveille quand l’homme et la nature se comprennent si bien.
Petites boules de plumes, tous les ans, je guette vos allées et venues, et foi de matou je suis fier d’être votre ami. Sachez que toutes les dépendances de notre jardin vous attendent portes grandes ouvertes..
Pendant qu’elles couvent avec beaucoup de précaution leurs futures nichées, moi, je pars avec ma maîtresse en vadrouille aux  quatre coins de la France ou plus loin encore.
Au retour de nos voyages je découvre « les petites » qui apprennent avec appréhension et hésitation leurs premiers vols. le ballet parents-bébés reprend de plus belle et leurs gazouillis m’enchantent tout l’été.
Ce rythme en Normandie s’achève, je vous dis à bientôt dans d’autres contrées.