Quelquefois ces dames (ELLE et son amie) vont à la Capitale. Là, ma nounoucat entre en service. Rendez-vous était donné avec des amis au Lutetia,. ELLE y rêvait depuis longtemps d’un goûter gourmand.


Au cœur du quartier de Saint Germain des Prés, le Lutetia (du nom de la ville Lutèce) a été créé pour les clients aisés du Bon Marché.


Les fondateurs, les époux Boucicaut, sont également propriétaires du célèbre magasin de la rive gauche.

Petit bijou architectural entre l’Art nouveau et l’Art Déco, il a vu défiler des personnages illustres, Hemingway, Saint-Exupéry, Joséphine Baker, Picasso, Matisse, André Gide… (certains y vivaient à l’année).


Le Lutetia a été occupé par l’Abwehr (service de renseignement allemand) pendant la Guerre et a accueilli, à la demande du Général de Gaulle, des déportés à la Libération.

Après cet agréable moment, direction Les Invalides.


Louis XIV, belliqueux, se sentait une dette envers beaucoup de ses anciens soldats invalides et miséreux. De 1671 à 1676, il fit donc construire l’Hôtel des Invalides qui pouvait recevoir environ 4000 soldats (ils devaient prouver 10 années de service).

L’église militaire, dédiée au Roi Louis IX (Saint Louis) ouverte en 1677 était l’église des soldats. Les étendards et drapeaux, témoins d’une tradition séculaire, sont des trophées de guerre.


Le buffet d’orgues (1679-1687) a été réalisé par le menuisier ordinaire des Bâtiments du Roi. C’est ici qu’eut lieu, en 1837, la première exécution de la Grande messe des morts (le Requiem) d’Hector Berlioz (1803-1869).



Louis XIV décrète également, sur le même site, pour la gloire et le rayonnement, l’édification de l’église royale (de 1676 à 1706).
Le Dôme, orné de dorures rappelant le Roi Soleil, porte un lanternon surmonté d’une flèche fleurdelisée avec une croix au sommet. Le tout culmine à plus de 100 mètres. Il a été redoré en 1989 avec 12 kg d’or.

Rois et soldats devaient pouvoir assister aux mêmes messes. C’est la mission qui avait été confiée à l’architecte Jules Hardouin-Mansart. Le Roi entre par la riche entrée du Dôme avec colonnes et frontispice…

… les soldats passent par la porte donnant sur la cour d’honneur.

La dualité est renforcée en 1873 par la pose d’une verrière entre les deux autels des édifices.

L’autel côté royal dessiné par Louis Visconti (1842) est en marbre et bronze, il s’inspire du baldaquin du Bernin de St Pierre de Rome.

Côté soldats, l’autel, sobre, arbore les initiales de Saint Louis.

Napoléon 1er (1769-1821) fit des Invalides un monument national en inhumant ici les plus grands généraux français. Il déclare le bâtiment « panthéon des gloires militaires ». Jusqu’au XXe siècle, généraux et maréchaux trouvent ici leur place. Le Dôme abrite entr’autres, le mausolée de Vauban, les sépultures de Napoléon II dit l’Aiglon, de Joseph et Jérôme Bonaparte ainsi que d’illustres maréchaux, Foch, Lyautey…



Dans son testament, Napoléon avait écrit qu’il voulait que ses cendres reposent sur les rives de la Seine, au milieu du peuple français qu’il avait tant aimé.

Vingt ans après sa mort le Parlement exécute sa dernière volonté. Napoléon enterré à Sainte Hélène (en mai 1821) rejoint Paris (en 1840) et en avril 1861, le tombeau impérial est (enfin) déposé sous la coupole.


Ce tombeau de quartzite rappelant le porphyre rouge d’Egypte est placé sur un socle en granit vert des Vosges.

Ce sarcophage renferme cinq cercueils (fer-blanc, acajou, plomb (2) et ébène). Emboîtés les uns dans les autres ils entourent le corps de Napoléon 1er. Tout autour du tombeau veillent 12 statues monumentales de femmes ailées représentant les Victoires.

Pendant la 2nde guerre mondiale, les services de l’Etat-Major Allemand s’installent à l’Hôtel des Invalides.
Ma Dame de compagnie dit que ce billet est un peu long, mais il retrace une journée qu’ELLE a beaucoup aimé. (Pour les Invalides, toutes les deux nous faisons un clin d’œil à notre fidèle abonné Californien).

Votre Louloute vous souhaite une bonne semaine,

En souvenir de Flanel.
