LES ALPES FRANCAISES, nostalgie…

Cette mini série nostalgie s’explique pour nous, en ce printemps 2020, par un manque de la montagne dû au confinement. Depuis ma naissance, tous les ans, nous faisons un séjour dans les Alpes.

AlpesCette année, il était prévu des vacances dans le Mercantour afin de découvrir ce massif que je ne connais pas bien. Si nos projets n’avaient pas été fâcheusement contrariés par ce maudit virus, je serais en train de vous envoyer une carte postale.

IMG_1401-1La première fois que j’ai découvert les Alpes, c’était en Haute-Savoie et j’avais moins de trois semaines. Ma maîtresse m’a d’emblée présenté un de ses endroits favoris : le massif du Mont Blanc. Elle ajoute, qu’à chaque arrivée, c’est le même regard enchanté, chargé d’émotion.

IMG_4569-1Je venais de faire le trajet Normandie-Chamonix sur ses genoux et d’une sagesse exemplaire (j’avais encore mes yeux bleus, tellement j’étais bébé).

IMG_4723-2L’année suivante, j’ai découvert la Mer de Glace. Après avoir pris le train du Montenvers à Chamonix, nous sommes arrivés près de ce glacier, qui bien des années avant ma naissance était beaucoup plus conséquent.

IMG_5710Elle m’a montré « les Drus » et m’a parlé de Walter Bonatti (né à Bergame en 1930 et mort à Rome en 2011). Depuis, je me suis penché sur la vie de cet alpiniste, guide de haute montagne, journaliste et photographe au palmarès impressionnant.

IMG_2021Elle ajoute qu’elle est passionnée par tous les exploits réalisés en haute montagne mais surtout par les premières accomplies par des pionniers. Pour plus de détails lisez le billet :  « Au Pays du Mont Blanc » du 10 décembre 2016 

Face aux Drus, pics vertigineux qui se dressent dans le ciel de Chamonix, elle m’explique comment ces granits (le Dru -ou petit Dru- 3 733 m et le Grand Dru 3754 m) étaient le rêve de tous les grimpeurs.

IMG_5801Les Drus vus de la Chapelle des Praz

Cette paroi magistrale, qualifiée alors de pilier imprenable, a été vaincue en solitaire (pendant 6 jours et 5 nuits) par la face dominant le Montenvers, en août 1955 par Walter Bonatti. Cette première du pilier sud-ouest du Dru (qui porte son nom) est sans doute l’une des plus mémorables ascensions du palmarès de Bonatti, considéré alors comme le meilleur alpiniste de son époque.

IMG_5728les Drus vus du Montenvers

Bonatti, le roi des Alpes,  avait « sa conception de l’alpinisme » et il terminera son impressionnante carrière d’alpiniste de l’extrême et de ses ascensions prodigieuses, en février 1965,  par son épopée de l’ascension du CERVIN, SEUL, en HIVER et par une VOIE NOUVELLE. Après il passera à autre chose et ses livres témoignent d’une vie bien remplie.

Les Drus que ma maîtresse me montre aujourd’hui ne sont plus ceux de 1955. En juin 2005, un séisme de roches estimé à plus de 250 000 m3 se détachent de la paroi et laissent une cicatrice de 700m de haut sur 100 m de large (l’endroit le plus clair sur les photos). Cette « blessure » dans la montagne a produit un fracas gigantesque entendu jusque dans la vallée.

IMG_8092Cinquante ans après son exploit, Bonatti voit « le mythe de son pilier » écroulé, lui qui pensait que cette paroi de la solitude lui survivrait à tout jamais.

« Les Drus d’hiver  »  peints  par Lionel Wibault.

pour ce peintre et guide de haute montagne, voir le billet «Chamonix , Lionel Wibault » du 13 septembre 2019.

En rentrant à Chamonix, notre regard, toujours fasciné, admire ce massif où flèches, aiguilles et crêtes nous mènent à la rondeur sommitale qui s’unit à la glace et fait du Mont Blanc un joyau étincelant.

Toutes ces journées à la montagne sont passionnantes, et de retour à l’hôtel où j’ai mes habitudes, j’aime contempler l’Arve qui « rugit » sous le balcon.

IMG_7707A la semaine prochaine.

CHAMONIX : les heures dorées

Pour saisir l’heure dorée, il faut le matin se lever tôt, car elle arrive quand la nuit hésite à partir et que le soleil subrepticement va arriver. D’où ma première photo matinale à 4h24 en ce début juin.

IMG_7347.jpgJ’ai pu saisir ces instants magiques où les plus hautes pointes « s’ensoleillent » tandis que la vallée dort encore (sauf moi, chat matinal, chat-va-de-soi)

IMG_7348.jpg Petit à petit, le massif s’éclaire des rayons lumineux

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IMG_7356.jpgIl est maintenant 7 h 12, la vallée entière va bientôt profiter de la chaleur bienfaisante du soleil.

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IMG_7367.jpgUne autre heure dorée, c’est le soir, et à Chamonix, j’ai plaisir à attendre ce moment magique où tout le massif s’embrase des couleurs chaudes du couchant.

IMG_7327.jpgPetit à petit, le soleil remonte les pentes, et seul, le roi flamboie encore. Moment émouvant où dans un dernier au-revoir le soleil colore la paroi du Mont Blanc avant que la nuit n’habille la terre.

IMG_7454.jpgDans ces moments là, nous sommes riches d’images.

IMG_7451.jpgVous comprendrez qu’à Chamonix, mes nuits sont toujours courtes, puisque j’aime regarder les lumières s’allumer dans la montagne tard le soir, et tôt le matin, je guette les premiers rayons du jour.  Alors….

IMG_7336.jpgMais le séjour se termine et une fois encore, je vais quitter ce coin de Haute-Savoie, le vague à l’âme, en reprenant une phrase de John Ruskin, « au cœur des Alpes, totalement belles, il y a Chamonix ».

Fini le temps des vacances à la montagne !

A la semaine prochaine (on parlera du retour)…

Si vous souhaitez vous promener dans la vallée de Chamonix, cliquer sur les liens des différents billets précédents (ci-dessous).

Chamonix, à chacun son Mont Blanc

Le tramway du Mont Blanc

Cham’ un jour, Cham’ toujours II

Cham’ un jour, Cham’ toujours I

Chamonix, une belle rencontre

Au pays du Mont Blanc

Le LEMAN

Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, on aborde le lac de Genève en premier, le temps d’apercevoir le célèbre jet d’eau….

…puis nous rejoignons la partie française pour notre première semaine de vacances.

Un petit peu de géographie : ce lac en forme de croissant, est formé de ce qu’on appelle le « petit lac » à l’Ouest, « le grand lac » à l’Est  et le Haut Lac. La partie Ouest est couramment appelée le lac de Genève. Il est bordé côté suisse par trois cantons : le canton de Vaud, le Valais et le canton de Genève. Côté français, il est bordé par la Haute-Savoie.

Son nom apparaît vers 50 avant J.-C. L’appeler « lac Léman » s’apparente à une tautologie car la racine de Léman signifie Lac.

Le temps de s’installer (j’en parlerai la semaine prochaine) et nous nous dirigeons allègrement vers la rive qui est à deux pas de notre hôtel.

C’est notre premier soir et c’est « presque » soleil couchant.

Nous déambulons avec plaisir, le temps de s’imprégner de son « ambiance ».

D’ores et déjà nous sommes conquis et invités à la flânerie.

Les bords du lac sont très plaisants, et nous faisons connaissance avec les diverses espèces…

Même un gentil moineau (un peu gourmand, un peu curieux) ne peut s’empêcher de nous approcher ! (je suis le roi du self-contrôle, je ne bouge pas d’une patte !)

Ce lac, magique et « capricieux » peut, au gré du vent et des nuages prendre un ton menaçant.

Et redevenu calme, quelque temps plus tard, la nuit arrivant,  il offre à nos yeux la splendeur de ses horizons changeants.

Les « matins de courage » podomètre aux coussinets, on notait nos pas et on montait sur les hauteurs d’Evian. Le temps d’apercevoir le lac « d’en-haut »

Au bord de sa rive, ce lac nous offrait des couleurs et des sensations différentes, sachant nous caresser ou nous bercer. Certains soirs, il nous envoyait d’abord des luminosités tendres dont nous aimions profiter tranquillement.

Et sans qu’on y prenne garde, le coucher rougeoyant arrivait et son rayonnement nous laissait sans voix. Seul, avec ma maîtresse, je clignais des yeux, j’admirais subjugué et fixais dans ma mémoire ses moments magiques.

On se laissait envoûter par ses couleurs alliant le violine à l’orange douce.

Les couleurs s’intensifiaient, le lac et le ciel nous offraient alors leur apothéose.

Et dans un dernier embrasement, il nous quittait rapidement, nous laissant pantois et encore éblouis.

Juste le temps de tourner la tête et regarder le bateau rejoindre la Suisse (juste en face de nous), et se mettre à rêver…

Le matin de notre départ, il sera d’un bleu plus attachant que jamais …

…..alors on s’assoira sur un banc, et on se laissera rattraper par « la molle du lac »…

Puis ma maitresse se remémore et nous cite une strophe du poème de Lamartine « Le Lac »…

 » Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Prochain épisode : découverte de notre ville de villégiature….

Rêveur et encore ébloui,  je vous souhaite de belles journées en attendant la semaine prochaine…