DEAUVILLE, les Franciscaines, expositions (4)

Ce billet termine les différentes visites au musée des Franciscaines avec l’exposition autour de Nadia et Fernand Léger.

Nadia Khodossievitch-Léger (autoportait de Nadia,1973)

Fernand Léger, La chaise et la vache, 1952

Cette exposition est en lien avec La Ferme-musée de Lisores.

Fernand Léger aimait se rendre à Deauville depuis Lisores, en témoignent certains tableaux.

Née le 4 octobre 1904 en Biélorussie, Nadia Khodossievitch découvre l’art de Fernand Léger vers 1921 pendant ses études à Varsovie. Dès 1925, à Paris, ils deviennent amis, amants, artistes-collaborateurs. Nadia épouse Fernand Léger en 1952, elle vit dans l’ombre de Fernand et son œuvre personnelle reste à découvrir. Très engagée politiquement, elle est morte à Grasse le 7 novembre 1982.

Nous avons feuilleté avec plaisir le très beau livre conçu, écrit et dirigé par Aymar du Chatenet, véritable trésor sur la vie et l’œuvre de Nadia.

A la mort de Fernand en 1955, Nadia aménage la propriété de Lisores (Normandie, Pays-d’Auge), en ferme-musée. De 1970 à 1997 de nombreux visiteurs fréquentent le lieu.

En 2007, l’amateur d’art, Jean du Chatenet ré-ouvre la ferme-musée dont Flanel a parlé dans un billet publié en mars 2020, « Fernand Léger en Normandie ».

Flanel disait alors qu’il irait visiter la maison d’enfance du peintre à Argentan (Orne). Son départ et la pandémie ont chamboulé  toutes les prévisions. ELLE vient d’y aller seulement  en ce printemps 2022. C’est ce que je vous ferai découvrir la semaine prochaine.

A toutes et tous, bonne semaine et à vendredi prochain.

La Côte d’Azur

« Un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. »
Lao Tseu.

Quelques mois avant mon premier anniversaire, nous avons fait un voyage en France de presque 3 000 km. On allait sur la Côte d’Azur « par le chemin des écoliers » en visitant maints beaux villages de France.
J’étais alors bien jeune, un peu espiègle, mais bien élevé ce qui m’a toujours permis de faire « bonne figure » à nos diverses escales.

En quittant la Normandie, notre première étape en Val de Loire est la cité médiévale de Loches. C’est avec plaisir que nous découvrons la Citadelle, la Collégiale Saint-Ouen et le Logis Royal de style gothique flamboyant.


Nous continuons en direction de la Haute-Loire avec en premier village « Lavaudieu ». En implantant, au Moyen-âge, un monastère dans la vallée de la Senouire, les Bénédictins ont donné le nom à ce village « la Vallée de Dieu ».


Au pays du Velay, quelques kilomètres plus loin, nous visitons Arlempdes avec son château au sommet du piton rocheux de basalte.


Le soir nous passons la nuit à Pradelles, carrefour des pèlerins cheminant depuis le Puy-en-Velay. C’est aussi « le pays de Stevenson avec son ânesse Modestine ».


Le lendemain matin, sous un grand soleil, nous reprenons la route vers Vogüe. Ce village les pieds dans l’eau de l’Ardèche nous accueille avec ses ruelles bordées d’arcades et de passages voûtés.


Dans l’après-midi, nous rejoignons Balazuc. Le village est inondé de soleil, nous sommes en Ardèche méridionale. Nous flânons dans le labyrinthe de ses ruelles tortueuses et ses escaliers taillés dans la roche à la recherche de l’ombre car j’ai très chaud.


Toujours filant vers le Sud, nous arrivons en Provence et passons la soirée à Aiguèze, village perché sur une falaise au-dessus des gorges de l’Ardèche. La place ombragée de platanes nous permet de nous reposer d’une journée menée tambour battant. S’annoncent à l’horizon les paysages de garrigue et les vignes des côtes de Provence.


Nous sommes sur le chemin de Nîmes où nous attendent nos amis dans leur beau mas provençal. Après le joyeux moment des retrouvailles, se profilent quelques jours de douce insouciance au bord de leur piscine.
Pendant ces belles journées ensoleillées nous en profitons pour faire une escapade à Aigues-Mortes, la cité de Saint Louis.
Témoin de son départ pour les croisades, nous entrons dans l’église Notre-Dame des Sablons qui dégage des ondes très reposantes. Nous admirons les vitraux de Claude Viallat et nous y découvrons une croix de Camargue.


Elle symbolise les trois vertus théologales :
– la Croix pour la Foi,
– l’Ancre pour l’Espérance,
– le Cœur pour la Charité.
Les trois extrémités de la Croix sont terminées par des tridents représentant les gardians et l’âme camarguaise.
La chaleur ambiante ne nous empêche pas de faire le tour des remparts de cette ville fortifiée. De loin, on aperçoit l’or blanc des mers : le sel des Salins du Midi. La citadelle nous laisse d’excellents souvenirs et pour se reposer un peu nous partons faire une croisière en Camargue, pour le plaisir de découvrir la nature et une manade avec ses célèbres gardians.


Pendant cette agréable semaine à Nîmes nous sillonnons, avec nos amis, les routes de Provence. Un de nos buts de promenade est les Baux-de-Provence, niché dans les Alpilles. Nous admirons et apprécions ce village prestigieux. Un temps merveilleux, agrémenté d’une brise légère nous permet de « monter allègrement » vers ce site exceptionnel.


En pleine garrigue, nous faisons halte au Pont du Gard. Ses dimensions sont grandioses. C’est le Pont-aqueduc romain le plus haut du monde. Il enjambe le Gardon (ou Gard). La magie du lieu opère, nous le traversons. A ses abords nous découvrons des oliviers magnifiques (certains ont plus de 1 000 ans),


Sur la route du retour, une petite halte à Fontvieille au Moulin d’Alphonse Daudet s’impose. On se raconte des histoires des « Lettres de mon moulin ». En cherchant bien on pourrait peut-être apercevoir Maître Cornille.


Quelle belle journée, nous rentrons, fourbus mais joyeux, l’ambiance amicale qui règne dans notre petit groupe me ravit. J’aime ces moments de joyeuse entente qui nous rassemblent le soir sur la terrasse, j’en profite  aussi pour me faire ‘cajoler’.
Puis vient, à regret, le moment de la séparation et nous  prenons la route vers Toulon. Je me rappelle ma visite de l’automne précédent, j’étais bébé (n’ayant alors que quelques semaines) et je buvais mon biberon  face à la belle rade de Toulon.


Mon premier souvenir concernant la Méditerranée se situe au Cap Brun. Il faisait un temps magnifique, la mer d’un bleu intense scintillait sous un ciel limpide d’un azur qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Mes yeux de bébé, encore bleus, clignaient sous cette luminosité du Sud.


Après, nous avons longé la Côte pour nous installer à Saint Paul-de-Vence.  Nous sommes conquis par ses ruelles, ses galeries d’art et l’ambiance du village.


Nous sommes sur la piste des vues de tournage du film de Georges Lautner Ne nous fâchons pas avec Lino Ventura et Michel Constantin, sans oublier Jean Lefèvre et Mireille Darc.


Nous sommes allés ensuite à Nice pour le plaisir de retrouver, au Negresco une amie de toujours, autour d’un café.


Quelques kilomètres plus loin nous nous sommes arrêtés à Èze, ce très joli village perché entre la montagne et la Méditerranée. Jean Cocteau en disait « Il n’existe nulle part ailleurs, lieu plus dépaysé, plus suspendu dans le vide ». Surplombant la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat, nous profitons des nombreuses échoppes dans les ruelles ombragées, en faisant une halte spéciale dans la Galerie d’art de Barbara Blanche (la fille de Francis).


Mon rêve d’être un chat princier pendant quelques heures s’est réalisé car nous terminons la journée « sur le Rocher ». À Monaco, nous n’avons pas résisté au plaisir de ‘jeter un œil’ au Palace d’Alain Ducasse (le Louis XV).

À la fin du voyage, quand il a fallu songer à notre retour, nous sommes partis de Grasse, ville du parfum par excellence où mes narines ont tressailli d’enthousiasme à ces odeurs enivrantes et suaves. Notre première étape, pour arriver en Savoie, s’est faite par « la route Napoléon ».
Le premier soir, nous avons dormi dans le petit village de Saint-Bonnet-en-Champsaur, aux portes du parc national des Ecrins.

Puis nous sommes repartis sur les pas de l’Empereur Napoléon Ier, lequel revenant de son exil à l’Ile d’Elbe pour reconquérir le pouvoir, souhaitait rejoindre Paris en traversant les Alpes. En chemin, nous arrêtons à Laffrey, exactement « à la Prairie de la Rencontre » où Napoléon Ier remporte, le 7 mars 1815, une victoire décisive sur les troupes royales de Louis XVIII.

La Prairie de la rencontre.

En quittant ce village, s’annonce la « célèbre et triste » descente de Laffrey vers Vizille. Cette rampe, à forte déclivité (avec des endroits frôlant les 18 %) n’est que virages ! J’ai un peu mal au cœur, mais je résiste ! Arrivés à Vizille, le chemin est plus calme et nous approchons de la Savoie où nous passerons une nuit joliment douce.


Rien à raconter sur la fin du voyage que nous avons effectué d’une seule traite par l’autoroute et qui se résume en une petite phrase : « Heureux qui comme Flanel a fait un beau voyage… ».