Alexandre DUMAS père, romanesque et voyageur

Alexandre Dumas (1802-1870) marqua son époque par sa personnalité hors du commun. C’est un esprit malicieux et romanesque. Il est le père d’Alexandre Dumas fils (1825-1895), l’auteur de la Dame aux camélias, qui a inspiré la Traviata de Verdi. Il aime écrire des romans historiques.

En 1832 pour fuir le choléra qui sévit à Paris, il part en voyage. Sa première destination est la Suisse et il écrira Impressions de voyage, où il disait :

« Voyager, c’est vivre dans toute la plénitude du mot ; c’est oublier le passé et l’avenir pour le présent ; c’est respirer à pleine poitrine, jouir de tout, s’emparer de la création comme d’une chose qui est sienne, c’est chercher dans la terre des mines d’or que personne n’a fouillées, dans l’air des merveilles que personne n’a vues… » (Impressions de voyage).

Suivons-le, dans plusieurs de ses étapes, où, à pied, à cheval, en carriole, il sillonna longtemps les Alpes (où Flanel a fait quelques-unes de ses étapes).

Tout d’abord à Chamouni (Chamonix)…

…où Alexandre Dumas rencontra Jacques Balmat et raconta avec humour l’entrevue de l’homme qui gravit le premier le Mont Blanc le 8 août 1786. (Cette première ascension a été faite avec le chamoniard le Dr Paccard)…

… et la deuxième avec le Genevois H.-B. de Saussure en août 1787.

Puis à la mer de glace,

« Il y deux choses consacrées que le voyageur qui passe à Chamouny ne peut se dispenser de voir : c’est la croix de Flégère et la Mer de glace. Ces deux merveilles sont placées en face l’une de l’autre, à droite et à gauche de Chamouny.. »

En Suisse, ses souvenirs sont autour du Léman,

« Le lac Léman, c’est la mer de Naples ; c’est son ciel bleu, ce sont ses eaux bleues, et puis encore ses montagnes sombres qui semblent superposées les unes aux autres comme les marches d’un escalier du ciel ; seulement, chaque marche a trois mille pieds de haut ; puis, derrière tout cela, apparaît le front neigeux du mont Blanc, géant curieux qui regarde le lac par-dessus la tête des autres monts… »

…à Genève, il disait :

« Genève est, après Naples, une des villes les plus heureusement situées du monde : paresseusement couchée comme elle l’est, appuyant sa tête à la base du mont Salève, étendant jusqu’au lac ses pieds que chaque flot vient baiser, elle semble n’avoir autre chose à faire que de regarder avec amour les mille villas semées aux flancs des montagnes neigeuses …»

…à Lausanne.

« Lausanne, dont les maisons blanches semblent, de loin, une troupe de cygnes qui se sèchent au soleil, et qui a placé au bord du lac la petite ville d’Oulchy, sentinelle chargée de faire signe aux voyageurs de ne point passer sans venir rendre hommage à la reine vaudoise ».

Quelques années plus tard, paraît en feuilletons l’histoire des célèbres Trois mousquetaires, (en volumes en 1844), le tout évoqué au musée de « sa maison ».

Son roman, le Comte de Monte Cristo est également publié sous forme de roman-feuilleton de 1844 à 1846 (en volumes en 1845).

Le 5 octobre 1846, il commence, à Bayonne, Ses impressions de voyage de Paris à Cadix…

On a tous en souvenir ses romans les plus célèbres…

Sa dépouille est transférée au Panthéon le 30 novembre 2002.

Un jour, votre Louloute aimerait vous emmener sur les pas de Dumas dans sa Normandie natale…

Qu’ELLE le sache, je suis, d’ores et déjà, prête à faire le reportage photos…

En souvenir de Flanel …. face au Mont Blanc

 A la semaine prochaine.

Les chemins de compostelle (9) : en SUISSE

La via Jacobi part du lac Bodensee (où nous étions la semaine dernière), traverse la Suisse d’Est en Ouest et se termine à Genève. C’est une partie du Chemin de Compostelle Européen

Ce billet conte nos deux dernières étapes suisses (aux portes la France, et au bord du Léman).

LAUSANNE : Cette ville a été un bonheur de découverte. La marche au bord du lac dont voici quelques photos nous a laissé un souvenir tout en douceur et quiétude.

Après une montée vers la vieille ville qui aurait pu être fatigante, (mais Flanel nous avait incité à prendre un taxi), nous sommes arrivés à la cathédrale.

La cathédrale Notre Dame de Lausanne, était, au moyen-âge une étape importante du Chemin.

Elle est toute en élégance.

Nous y avons même trouvé la partition pour les pèlerins… A vos lutrins… 

Le beffroi de la cathédrale révèle une institution lausannoise historique (de 22h à 2h du matin).

Pour plus de détails voir notre visite détaillée de Lausanne, cliquez ici

Les grandes orgues Fisk (2003) sont uniques au monde. Leur esthétique rappelle les ailes déployées d’un ange.

Le portail peint, du 13è, nous laisse émerveillés devant un tel art dans le travail de la sculpture.

Sur l’esplanade de la cathédrale le regard est charmé par la vue.

Notre descente vers le lac se fera… à pied…  Sur notre chemin : le château St Maire (siège du pouvoir régional)…

… puis le Palais Rumine (il abrite des musées)…

… et à nouveau, le bord du lac, où nous ferons une petite halte au Château d’Ouchy.

– GENEVE : notre dernière étape du Chemin en Suisse.

Nous avons principalement admiré le « célèbre jet d’eau »

D’une hauteur de 140 mètres, actionné chaque matin par des gardiens, il est l’emblème de Genève.

Prenant (tout) notre temps, nous avons longé le quai du Mont Blanc…

… admirant également le Monument Brunswick érigé en 1879.

Le duc de Brunswick avait légué sa fortune à la ville de Genève qui lui érigea (selon sa demande et suivant une réplique de celui des Scaligeri de Vérone)) ce mausolée en marbre de Carrare et pierre de Vérone.  Deux lions de pierre gardent l’entrée du jardin des Alpes.   

Attirés par l’hôtel « Beau Rivage » où l’Impératrice Sissi a rendu son dernier soupir, nos instants y sont magiques et nostalgiques… et on oublie l’heure…

Pas d’autres clichés de Genève, il nous fallait rejoindre notre point de chute en France.

Entre nos différentes destinations, Flanel prenait un peu de repos, ici, avec l’authentique aumônière de pèlerin (cet objet est connu des jacquets depuis le 12è siècle).

A la semaine prochaine.                              

 

 

Le LEMAN

Comme je vous l’ai dit la semaine dernière, on aborde le lac de Genève en premier, le temps d’apercevoir le célèbre jet d’eau….

…puis nous rejoignons la partie française pour notre première semaine de vacances.

Un petit peu de géographie : ce lac en forme de croissant, est formé de ce qu’on appelle le « petit lac » à l’Ouest, « le grand lac » à l’Est  et le Haut Lac. La partie Ouest est couramment appelée le lac de Genève. Il est bordé côté suisse par trois cantons : le canton de Vaud, le Valais et le canton de Genève. Côté français, il est bordé par la Haute-Savoie.

Son nom apparaît vers 50 avant J.-C. L’appeler « lac Léman » s’apparente à une tautologie car la racine de Léman signifie Lac.

Le temps de s’installer (j’en parlerai la semaine prochaine) et nous nous dirigeons allègrement vers la rive qui est à deux pas de notre hôtel.

C’est notre premier soir et c’est « presque » soleil couchant.

Nous déambulons avec plaisir, le temps de s’imprégner de son « ambiance ».

D’ores et déjà nous sommes conquis et invités à la flânerie.

Les bords du lac sont très plaisants, et nous faisons connaissance avec les diverses espèces…

Même un gentil moineau (un peu gourmand, un peu curieux) ne peut s’empêcher de nous approcher ! (je suis le roi du self-contrôle, je ne bouge pas d’une patte !)

Ce lac, magique et « capricieux » peut, au gré du vent et des nuages prendre un ton menaçant.

Et redevenu calme, quelque temps plus tard, la nuit arrivant,  il offre à nos yeux la splendeur de ses horizons changeants.

Les « matins de courage » podomètre aux coussinets, on notait nos pas et on montait sur les hauteurs d’Evian. Le temps d’apercevoir le lac « d’en-haut »

Au bord de sa rive, ce lac nous offrait des couleurs et des sensations différentes, sachant nous caresser ou nous bercer. Certains soirs, il nous envoyait d’abord des luminosités tendres dont nous aimions profiter tranquillement.

Et sans qu’on y prenne garde, le coucher rougeoyant arrivait et son rayonnement nous laissait sans voix. Seul, avec ma maîtresse, je clignais des yeux, j’admirais subjugué et fixais dans ma mémoire ses moments magiques.

On se laissait envoûter par ses couleurs alliant le violine à l’orange douce.

Les couleurs s’intensifiaient, le lac et le ciel nous offraient alors leur apothéose.

Et dans un dernier embrasement, il nous quittait rapidement, nous laissant pantois et encore éblouis.

Juste le temps de tourner la tête et regarder le bateau rejoindre la Suisse (juste en face de nous), et se mettre à rêver…

Le matin de notre départ, il sera d’un bleu plus attachant que jamais …

…..alors on s’assoira sur un banc, et on se laissera rattraper par « la molle du lac »…

Puis ma maitresse se remémore et nous cite une strophe du poème de Lamartine « Le Lac »…

 » Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !

Prochain épisode : découverte de notre ville de villégiature….

Rêveur et encore ébloui,  je vous souhaite de belles journées en attendant la semaine prochaine…

 

 

La Suisse

Toujours le même thème pour ce voyage… « Sur les pas de Sissi »…
Le but était de suivre les voyages d’Elisabeth d’Autriche en Suisse. Je ne sais pas si je vais avoir les mots justes pour vous décrire les paysages que j’ai admirés.
J’adore la Suisse !
En plus, ma maîtresse avait choisi de me faire découvrir Montreux. Je l’ai donc accompagnée dans cette ville charmante du bord du lac de Genève, c’est la riviera suisse. Nous avons visité le monument à la gloire de l’impératrice qui s’élève dans le jardin des roses à Territet, cette sculpture en marbre de Carrare de Antonio Chiattone érigée en 1902, représente l’Impératrice la tête dans la main dans une pose mélancolique,

img_1581
Instantanément on évoque un de ses poèmes :
«  Je suis mouette de nul pays
«  Nulle plage n’est ma patrie
« À aucun site je ne m’attache
« Je vole de vague en vague »
Puis nous avons cheminé le long du lac sur les promenades au coucher du soleil, ce qui nous a permis des photographies dignes de cartes postales.

img_1554
Nous avons aussi visité le château de Chillon, un petit bijou qui se reflète dans l’eau du lac sur fond de montagne. Le rêve !

img_1567

img_1588
Pour bien respecter notre thème nous avons pris le train pour aller jusqu’aux Rochers de Naye, là où se rendait régulièrement en promenade Sissi lorsqu’elle était en Suisse.

En flânant dans Montreux, mes deux voyageuses ont dégusté, chez Zurcher, les pâtisseries qu’affectionnaient l’Empereur et l’Impératrice.

img_1660
Tous ses beaux jours passés à marcher dans les pas de Sissi nous ont conduits jusqu’à Genève.
Là, ce fut moins gai. Nous sommes d’abord allés à l’Hôtel Beau Rivage, lieu privilégié où séjournait Sissi, au bord du lac tout près du célèbre jet d’eau. Nous avons admiré le monument Brunswick :

et nous avons marché le long du quai du Mont Blanc. Là, sur une simple plaque nous voyons la phrase ultime : « Ici, fut assassinée le 10 septembre 1898 S.M. Elisabeth, Impératrice d’Autriche »

img_1957Moment de nostalgie, voire de recueillement, empreint de vague à l’âme.
Ainsi s’achève le voyage au thème si cher à ma maîtresse.

Pour se changer les idées nous avons repris la route,  nous avons mis le cap vers le cœur de la Suisse, plus exactement au pays des meringues, de la crème double et de la fondue moitié-moitié, c’est-à-dire en Gruyère où nous allons assister à une rindyà.
C’est quoi une rindyà en pays gruérien ?
On dit aussi une désalpe, c’est la fête traditionnelle du retour des vaches en plaine après plus de 4 mois passés dans les alpages.

img_1851
Cette désalpe se passe à Charmey en plein cœur de la Gruyère.
Et ce dernier samedi de septembre, comme le veut la tradition, mes yeux n’en reviennent pas ! De nombreux troupeaux de vaches joliment décorées, toutes plus belles les unes que les autres traversent le village dans un joyeux tintamarre accompagnées de leurs armaillis dans leurs beaux costumes traditionnels, le bredzon  décoré de deux edelweiss. Les femmes, elles, arborent le dzaquillon. Sur la tête des vaches les sapins si joliment fleuris  sont solidement posés sur « la chaule »

Bon, si je suis honnête, au début de la journée quand est arrivé le premier troupeau, un peu surpris, j’ai eu un petit peu la trouille. Car elles ont toutes des grosses cloches accrochées au cou et ça ‘fait un raffut du diable’. Rendez vous compte, presque mille vaches avec, toutes, des sonnailles aux sons différents !

img_1805
Après avoir roulé les yeux dans tous les sens, j’ai repris mon self-contrôle et j’ai bien profité de cette belle journée au cœur des Alpes suisses avec orchestres, fanfares et cors des Alpes. Nous avons aussi écouté  la lyoba, ce chant traditionnel suisse qui suscite bien des émotions, on l’appelle aussi en français « le ranz des vaches » c’est un chant très nostalgique. Il me mettrait presque la larme à l’œil surtout quand il est chanté par Bernard Romanens.

img_1811
Après cette journée riche en émotions, surtout pour moi avec mes petites frayeurs du matin, nous sommes rentrés à l’hôtel où la gastronomie de la Gruyère est un vrai plaisir. J’ai goûté la crème double, il faut l’avoir dégustée pour savoir que l’on a qu’une envie, recommencer à se délecter de ce savoureux dessert et se pourlécher les babines.

img_1779

img_1761
Le village médiéval de Gruyères

Notre hôtel est situé en plein cœur du charmant village de Gruyères, c’est un bourg pittoresque et médiéval au pied des Préalpes. Là, au moment des repas c’est régal sur régal, rien qu’au petit déjeuner j’ai le droit de goûter à la cuchaule et à la moutarde de Bénichon ! Comme c’est délicieux, je ne fais pas mon difficile, ces douceurs façon brioche et confiture m’invitent à la dégustation ! Attention je ne suis pas gourmand, mais fin gourmet.

img_1788
Dans les jours qui suivent la désalpe, nous avons visité une chocolaterie à Broc, quelles bonnes senteurs tous ces cacaos !
Toujours dans le canton de Fribourg, nous avons visité le château de Bulle et le musée gruérien. Il y a là une très belle exposition de poyas (une poya c’est un tableau représentant une transhumance dans les Alpes) et de belles collections de cloches ancestrales. Ces dernières sagement suspendues ne m’ont pas fait tressaillir comme celles attachées aux cous des vaches à Charmey. J’ai beaucoup d’admiration pour ces belles réalisations.

img_1729
Sur la route de Gstaad, nous nous sommes promenés à Rougemont, « le Pays d’en-haut ». Comme dans bien des villes et des villages suisses, les chalets sont de toute beauté. Les balcons en bois sont si finement travaillés que, l’espace d’un instant, je me suis surpris à rêver que j’aimerais m’y prélasser au soleil. Là aussi j’ai entendu dire qu’il faudra revenir ! Je suis tout à fait d’accord !
Comme les belles choses ont une fin, nous avons pris le chemin du retour, installation sur la banquette arrière, défilement du paysage, arrêt en Bourgogne et finalement notre retour en Normandie où les pommes sont mûres et la maison fleure bon la tarte !
Il me reste à passer l’hiver sagement pelotonné sur le canapé face au feu de cheminée. Ce que je préfère c’est la période de Noël, la maison est joliment décorée, façon « forêt noire » et moi toutes ces guirlandes et ces lumières qui scintillent, ça me ravit les yeux et ça me réchauffe le cœur. Je suis un peu tristounet pour les chats que j’aperçois dehors par la fenêtre, leur vie me paraît bien agitée, tandis qu’ici, bien au chaud, près de l’ordinateur nous préparons notre voyage de printemps qui va me permettre de découvrir l’Italie.