Pendant trois semaines, on va se promener dans ma Normandie natale.
Pour thème, des billets consacrés à trois fromages augerons qui n’ont plus besoin d’être présentés. Un petit tour dans leur ville ou village d’origine s’impose.
Premier billet : le pont-l’êveque : d’origine monastique, de forme carrée, il possède une A.O.C. depuis 1972 et une A.O.P. depuis 1996.
Le lait est issu de vaches de race normande qui doivent paître l’herbe des pâturages l’été et manger du foin l’hiver.
La vache normande, suivant sa couleur, sera dite « caille » (fond blanc parsemé de taches de couleur), ou « blonde » (presque tout le corps est recouvert d’une grande tache blonde avec le ventre blanc) ou encore « bringée » (une grande tache foncée et le ventre blanc). Leurs yeux sont cerclés de lunettes.
Le pont-l’évêque nécessite 3,5 litres de lait et 4 semaines de fabrication. Il présente une croûte de couleur crème marbrée (avec quelques reflets rouge-orangé). Il est fabriqué dans plusieurs endroits et chacun nous donne une saveur moelleuse et ronde dégageant des nuances d’herbe et de foin, voire de noisette…
Visitons la ville de Pont-l’Evêque qui doit sa réputation à son fromage. Située au Nord du Pays d’Auge dans le Calvados, à 10 minutes de la Côte fleurie, c’est une cité joliment fleurie avec des quartiers agréables au passé riche, au confluent de trois rivières : la Touques, la Calonne et l’Yvie
Le quartier de Vaucelles avec des maisons à colombages colorés, ainsi que l’ancien couvent des Dominicaines, en pan de bois des 16è et 17é siècles, s’avère un endroit typique et charmant.
Nous découvrons « La joyeuse prison » , édifice du XIXè siècle, (fermée en 1953). Elle a un aspect polychrome mêlant différents matériaux (silex noir, pierre blanche, brique rouge).
Elle doit son surnom à des « drôles d’évènements » survenus dans les années 1950. Le gardien-chef souhaitait être aimé de ses détenus…(Les prisonniers recevaient leurs épouses, faisaient des gueuletons, s’auto-délivraient des certificats de bonne conduite, allaient au café d’en face, bricolaient les alarmes…).
Ces « belles habitudes » furent découvertes en 1951 après l’arrestation de René la Canne, qui était écroué à Pont-l’évêque depuis 1949… L’histoire a été contée dans un film de 1956 «La joyeuse prison» avec Darry Cowl et Michel Simon.
Sur notre parcours se tient une sculpture bien élégante à l’œil.
Nos pas se dirigent ensuite vers l’église Saint-Michel, imposante construction en pierre de Caen, de style gothique flamboyant.
Sa construction dans un écrin de verdure lui avait valu le surnom de «cathédrale des herbages » par le Dr Jean Bureau (1895-1988)
Il y avait depuis le XVè siècle de très belles verrières dont parle Gustave Flaubert dans « un coeur simple »…
Les vitraux, pulvérisés pendant le bombardement d’août 1944, ont été remplacés en 1965 par des créations de François Chapuis
Un grand tableau de Jules Grün représentant la sortie de la messe au Breuil-en-Auge se trouve dans la tour de l’église.
Après cette sympathique visite, nous avons terminé notre balade par une bonne dégustation… de pont-l’évêque…
La semaine prochaine nous progresserons vers le Sud, destination Livarot.